Bilan 2022 : LES EFFETS DE L'APRÈS-COVID S'ESTOMPENT

Concernant les déchets inertes du bâtiment, le gisement théorique est voisin de 30 Mt. Les opérateurs de déchets captent 11 Mt d’inertes et en valorisent 8,5 Mt (taux de valorisation de 77% selon l’étude Ademe de préfiguration de la REP PMCB). Le tonnage restant est adressé directement par les entreprises de démolition vers les différents exutoires, ou non tracé à ce jour.

Le chiffre d’affaires est estimé à 2,22 Md€ soit +7,9% par rapport à 2021. Cette progression résulte principalement de la hausse des coûts liés au transport et au traitement.

Enjeux 2023 et perspectives 2024 : 
MISE EN ŒUVRE DE LA REP PMCB ET DÉVELOPPEMENT DE DÉBOUCHÉS DANS LES FILIÈRES ÉMERGENTE

Le démarrage de la REP PMCB initialement prévu le 1er janvier 2023 a été repoussé au 1er mai. La bataille que se sont livrées les éco-organismes sur les barèmes d’éco-participation, le contrat unique pour les collectivités qui tarde à sortir et les barèmes de soutien insuffisants proposés par les éco-organismes aux opérateurs de déchets, laissent penser que l’année 2023 ne sera pas à la hauteur des ambitions nourries par ceux qui souhaitaient une REP PMCB simple et applicable.

La mise en œuvre opérationnelle de la REP PMCB ne peut aboutir qu’avec le concours de tous les acteurs de la filière. Les éco-organismes qui tentent d’imposer des prix de marché au travers de barèmes fixes, devront accepter d’établir des barèmes de soutien viables en concertation avec l’ensemble des acteurs et en adéquatio avec les coûts pratiqués. Sans quoi, l’atteinte des objectifs fixés sera compromise.

La filière BTP est en pleine mutation et la REP PMCB va modifier le paradigme, notamment en instaurant une nouvelle organisation et des objectifs de captation, de réemploi, de recyclage et de valorisation. Si les filières historiques (bois, métal, inertes) n’ont pas de problèmes de débouchés, en revanche, des débouchés sont encore à développer pour les filières émergentes (plâtre, laine minérale, etc.). 

Les enjeux de la nouvelle REP PMCB concernent particulièrement la consommation de matières premières issues du recyclage. Si tous les metteurs en marché de PMCB ont l’obligation d’assurer la « vie » de leurs produits et matériaux, certains sont également consommateurs de ces MPiR. Ils contribuent donc à une économie circulaire de marché et ont tout intérêt à récupérer et à recycler eux-mêmes un maximum de déchets PMCB. On pourrait assister rapidement à un renversement de tendance en passant du manque de débouchés avals à un manque de matières recyclées sourcées par les filières. 

Par ailleurs, les ambitions en matière de réemploi et de réutilisation des matériaux de construction fixées dans le CDC des EO agréés sur la REP PMCB sont élevées. Comment un secteur aussi normé, normalisé et réglementé, peut-il s’adapter ? Les projets de construction, de rénovation ou de démolition demandent de définir et d’estimer le potentiel de réemploi des éléments, des matériaux, à l’aide d’un « diagnostic ressources ».

En tout état de cause, il conviendra d’avancer avec des modèles logistiques, économiques et réglementaires qui permettront aux produits de PMCB réemployables et aux déchets de PMCB réutilisables de coexister dans cet écosystème. 

La formation DIAGNOSTIQUEUR de FEDEREC reconnue par France Compétence permet l’émergence d’un nouveau métier et des perspectives très positives pour notre filière. Les professionnels de la démolition et de la rénovation seront mieux formés à reconnaître les matériaux sur les chantiers (futurs déchets de PMCB), à connaître les filières de recyclage et les CDC.

• Léonard NEUVILLE
• Sylvain DARCHE