Publié le 20/07/2020
Apprendre de l’accidentologie - Publication de l’inventaire du BARPI sur les accidents technologiques en 2019
Comme chaque année, le bureau d’analyse des risques et pollutions industriels (BARPI) publie en ce début juillet, un inventaire et une analyse des incidents et accidents survenus en 2019 sur l’ensemble des secteurs industriels.
Première information surprenante, le BARPI note une nette amélioration de la sinistralité des sites SEVESO, au cours d’une année pourtant marquée par le drame de Lubrizol ; le nombre d’accidents considérés comme majeurs, atteint son plus bas niveau depuis 2009. Ces chiffres devraient encore baisser à l’avenir avec l’application du plan post-Lubrizol, renforçant notamment les mesures de prévention et la mise à disposition d’informations aux autorités.
Concernant les installations non-SEVESO en revanche, le BARPI fait état d’une légère augmentation du nombre de sinistres. Dans le secteur du traitement des déchets particulièrement, on note comme les années précédentes que 80% des accidents concernent encore des incendies. Le rapport compare par ailleurs le nombre d’accidents survenus entre 2014 et 2019 et indique que ceux-ci ont connu une hausse de 150%.
L’étude met en avant les conséquences économiques d’un sinistre : un centre de tri de déchets arrêté pendant 3 semaines (dans l’exemple donné, les déchets ont intégralement brûlé ainsi que les bandes des convoyeurs), doit faire face à des dommages matériels s’élevant à 200 000 € et des pertes d’exploitation à hauteur de 300 000 €.
Un focus est fait sur les risques d’incendie propres à la méthanisation ; 17 évènements recensés par le BARPI en 2019 dont des incendies, mais aussi des rejets de matières polluantes ; dans 2 tiers des cas, un défaut matériel est en cause.
Un second focus est fait sur le problématique des batteries au lithium : le BARPI recense autant d’évènements survenus en 3 ans, que depuis leur arrivée sur le marché en 1991. En 2019, 22 incendies ont été déclarés au BARPI ; incendies déclenchés au moment de leur fabrication, utilisation, mais très majoritairement (62%) au moment de leur recyclage.
Enfin, le lien entre conditions météorologiques et augmentation des sinistres est démontré en chiffres ; les dernières années, parmi les plus chaudes de l’Histoire, ont vu le nombre de sinistres liés à de fortes chaleurs, passer de 7 en 2009 à 56 en 2019. Le premier secteur concerné par une augmentation de l’accidentologie en lien avec une augmentation de la température, est le traitement des déchets (36% des évènements recensés) ; l’auto-échauffement des déchets étant une cause connue de départs de feu.
L’inventaire est disponible
ici.